Affiche du film Wild Bill

Wild Bill

Un film de Walter Hill, sorti le 1 décembre 1995

Status: Vu le 26 juillet 2025

Il y a une étrange mélancolie dans ce film, et c'est probablement ce qui le sauve de l'oubli parmi les milliers de westerns tous plus interchangeables les uns des autres. Il y a dès le début un sentiment que tout ça est vain, et bête, et sacrément puéril. Pour une fois dans un western, j'entraperçois un personnage, un homme, qui a l'air d'en avoir marre de porter et d'habiter ce fardeau de la masculinité de cowboy. Il adhère aux codes bien sûr, il tue aussi pour un oui ou pour un non, mais il pleure également d'avoir accidentellement tué son collègue, il exprime des regrets dans l'intime d'un salon de repos, il fuit la confrontation et ne la résoud qu'en dernier recours. On le sent frustré par sa propre légende, agacé par les histoires que les gens racontent sur lui, empêtré dans ses sentiments et piégé dans cette attitude qui le tient à distance de ses amis, de ses ennemis, de sa partenaire (Calamity Jane d'ailleurs navrante dans la figure de la femme caractérisée par son amour non-réciproque, elle valait mieux que ça). Le film entier semble revenir sur cette idée même du western en tant que structure, que genre. On voit des décors, de l'activité, des figurants partout, et c'est peut-être juste moi mais le film semble être au courant que tout ça c'est de l'esbrouffe, c'est pour de faux. C'est avant tout des parcs d'attraction pour des hommes adultes. John Hurt fait la narration (et la morale ?) comme on lirait des histoires pour les enfants, sauf que ces enfants là valorisent la testotérone et le sexisme. Le western comme histoire du soir pour mecs. Wild Bill qui se réfugie dans les bras de Morphée à plusieurs reprises dans le film, grâce à des bouffées de pipe chinoise qui le font rêver d'un meilleur passé, d'un monde meilleur, où il pourrait cesser d'être Wild Bill, et simplement Bill, auprès de celles qu'il aime. Ce n'est pas un très grand film, et je ne recommanderais pas de le voir pour autant, mais c'est suffisamment curieux dans le genre pour dégager ces quelques lignes de réflexion.

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